“Anticiper les mesures de protection ? Penser plus tôt … à plus tard”

Mélanie Parnot, qui êtes-vous ?

Je suis avocate depuis plus de 18 ans, au barreau de Montpellier. J’ai commencé ma carrière professionnelle en droit des affaires, auprès d’entreprises de l’ESS (économie sociale et solidaire) et de start-ups.

En travaillant avec une association tutélaire, j’ai pu constater qu’il y avaient beaucoup de situations complexes trop souvent très mal anticipées. Le droit de la protection est compliqué, technique et peu accessible. Mes clients se plaignaient souvent d’être très limités dans leurs possibilités d’action avec des mesures de protection mal adaptées.

Qui est Droits Quotidiens ?

Droits Quotidiens est une association belge qui travaille depuis 20 ans pour améliorer l’accès au droit des citoyens en formant les travailleurs sociaux. Ils ont aussi créé une hotline juridique dédiée aux travailleurs sociaux et ont recueilli de nombreuses questions. Cela leur a permis de bâtir des fiches d’informations très claires et très pratiques, écrites dans un langage vulgarisé.

De mon côté, j’ai initié la création de l’incubateur du Barreau de Montpellier et je suis co-présidente du réseau national des incubateurs de Barreaux. J’ai eu envie de mettre l’innovation technologique au service du progrès social.

Avec Droits Quotidiens, nous nous sommes retrouvés sur cette ambition et nous avons monté ensemble un service numérique d’accès au droit dédié aux séniors. Il permet notamment de faire un premier diagnostic juridique rapide et compréhensible à partir des situations de vie d’une personne.

Nous avons aujourd’hui une appli très performante et une équipe pluridisciplinaire aux manettes.

Autonomia s’est adressé à nous pour proposer, au sein de leur diagnostic 360°, cette approche très simple à leurs clients. Cela permet de se poser les bonnes questions pour voir ensuite ce qu’il faut éventuellement mettre en place.

Quels sont les enjeux pour les personnes âgées ?

Personne n’a envie, les aînés encore moins, d'aborder le sujet des mesures de protection. C’est très tabou. La dégradation physique due à la vieillesse, comme la dégradation cognitive font peur. A la fois à la personne concernée, mais aussi à l’entourage. Émotionnellement, c’est très difficile. De plus, il y a une grande méconnaissance de ce sujet. On a parfois l’impression que c’est très binaire et pourtant, le droit nous offre beaucoup de possibilités, si l’on s’y prend en amont.

J’aime bien cette citation du psychologue flamand Manu Keirse : “On planifie tout de nos jours : son agenda, sa carrière, ses congés, ses vacances...La plupart des gens prennent aussi des dispositions pour régler leur succession après leur mort. La seule chose qu’on laisse planifier par les autres, est sa propre fin de vie.”

Nos services ont un objectif simple : se donner le droit de décider tout au long de sa vie.